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Louis-Philippe d’Orléans, le dernier roi de France (2/2)

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Lamartine devant les révolutionnaire parisiens en 1848
Lamartine devant les révolutionnaire parisiens en 1848

Sur le plan politique, le règne de Louis-Philippe Ier constitue une période que l’on pourrait qualifier d’apprentissage du parlementarisme. L’Assemblée nationale, élue par un suffrage censitaire excluant la majeure partie de la population, règne sans partage sur le pouvoir législatif. Le Roi, lui, nomme les ministres et décide de la dissolution de la Chambre. L’exécutif donc.

Le principal point de conflit entre l’assemblée élue et le roi réside dans la question de la responsabilité des ministres devant la Chambre : selon Louis-Philippe, la nomination des ministres étant de son ressort, ils ne sont responsables que devant lui. Pour les députés de l’opposition, un ministère ne peut gouverner sans la bénédiction du pouvoir législatif, qui doit donc pouvoir le révoquer par un  vote de défiance.

Ce principe est au cœur de nos démocraties modernes car il délimite la séparation entre les deux principaux pouvoirs (législatif et exécutif). On peut dire que c’est l’hostilité de Louis-Philippe à la responsabilité de ses ministres devant l’assemblée qui a provoqué sa chute : selon l’opposition, républicaine ou non, le roi « règne mais ne gouverne pas ». Louis-Philippe a régné, et a voulu continuer à régner.

En obtenant le pouvoir en 1830, Louis-Philippe a fait le serment d’être le défenseur de la Charte (une constitution avant l’heure, instaurée par Louis XVIII lors de la Restauration, dont le non respect a provoqué la chute de Charles X). Cette promesse, il l’a tenu, en respectant l’esprit et la lettre de ce document politiquement très libéral, notamment sur la question de la liberté de la presse (qui pourtant n’a jamais été tendre avec le « roi des barricades »).

Sur de son fait, cet homme pourtant d’une intelligence remarquable n’a pas vu venir la révolution. Il n’a pas compris que le mouvement enclenché en 1789 ne pouvait s’arrêter à la forme de monarchie constitutionnelle qu’il incarnait. Il n’a pas voulu aller plus loin que la Charte, car il avait promis d’en être le gardien.

Ainsi, il est chassé en 1848, et la IIème République est instaurée. Roi de la paix, il l’aura été jusqu’au bout : les historiens reconnaisse que s’il avait autorisé l’armée (extrêmement fidèle à la monarchie) à « reprendre la situation en main » il aurait conservé son trône. Il a refusé le bain de sang, et a donc été chassé. Thiers, qui a figure majeure de l’opposition à Louis-Philippe en 1848, aura moins de scrupules face aux communards en 1871…

Terminons par une excellente citation de Guy Antonetti : « Louis-Philippe a voulu être roi, un vrai roi, un grand roi. Il a seulement oublié que la France ne voulait plus de roi, ni petit ni grand ».

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